Pierre Erkes, un héros qui “ne fit que son devoir”

Pierre (Peter) Erkes rejoignit la RAF pour libérer l’Europe. Il reçut la Croix de Guerre à 22 ans.

À quelque dix-huit mois du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’éditeur chestrolais Olivier Weyrich poursuit avec une belle constance la publication d’ouvrages complets et humains sur ce conflit. Bien au-delà de la bataille des Ardennes dont tous les aspects sont détaillés aussi sous la forme de mooks/books réguliers.

Les passionnés le diraient : parmi tous les héros belges, les résistants politiques et raciaux occupent une place de choix dans la mémoire collective mais on ne souligne jamais assez le rôle des compatriotes qui ont participé aux combats décisifs sur terre comme dans les airs. Plus singulièrement au sein des 349e et 350e escadrilles de la Royal Air Force dont les membres ont contribué au succès allié final, du Débarquement en Normandie à la fin du Reich. Lors des grands anniversaires précédents – 1984, 1994, 2004… –, l’on avait salué avec bonheur la publication de moult souvenirs de pilotes belges. Le travail de Philippe Erkes qui signe ici un des plus beaux témoignages d’amour filial les complète d’autant plus que certains d’entre eux figurent en bonne place dans l’évocation de l’aventure de son père Pierre, issu d’une famille anversoise qui comme son grand-père Albert refusèrent d’accepter l’occupation allemande.

Un hommage global

Fin 1941, Pierre, à peine entré dans l’âge adulte tout comme son géniteur qui avait connu les prisons allemandes au début de la guerre entendaient poursuivre le combat contre le nazisme. Et c’est ainsi qu’ils décidèrent de rejoindre la Grande-Bretagne d’où commencerait le long combat de la libération. Un premier défi qui débuta avec le départ d’Anvers, 1e 24 novembre 1941, pour arriver sur le sol britannique le 12 février 194 2 après diverses péripéties en France et dans la péninsule ibérique.

Mais ce ne fut qu’un début, car père et fils poursuivirent le combat, le premier à Londres dans le monde du renseignement, le second également au Royaume-Uni mais aussi au Canada où il se prépara comme pilote avant de se retrouver outre-Manche pour poursuivre une longue formation sur divers types d’avions. Une préparation de longue haleine ponctuée à partir de l’été de 1944 par une centaine de missions en France, en Belgique, aux Pays-Bas et, enfin, en Allemagne.

L’ouvrage de Philippe Erkes repose principalement sur le Pilot’s Flying Log Book retrouvé dans le grenier familial. C’est que Pierre était un héros très – trop – discret. Il avait l’habitude de répondre à tous ceux qui lui rendaient hommage qu’il n’avait fait que son devoir et dès lors, il ne fut pas très loquace pour sa propre famille. Philippe Erkes n’a pas voulu se limiter à son joli palmarès et s’est plongé dans divers écrits précités où l’on rencontre d’autres grands Belge s de la RAF – d’Yvan du Monceau de Bergendal à Michel « Mike » Donnet en passant par Raymond Lallemant, Charles Demoulin, les Branders ou encore Marc Gendebien… et d’autres encore !

Résultat : une superbe immersion chez les Belges de la RAF.

Christian Laporte, Arts Libre, La libre, 30/11/22

« Sur les traces d’un pilote de Spitfire » de Philippe Erkes est disponible en librairie et sur notre e-shop : 

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