Les rendez-vous du Bastogne War Museum - "D'une guerre froide à l'autre ?"

Les rendez-vous du Bastogne War Museum – “D’une guerre froide à l’autre ?”

Pour le Bastogne War Museum, 2019 est une année importante : celui du 75e anniversaire de la bataille des Ardennes, dont la Ville de Bastogne est la capitale mémorielle.
Mais 2019, c’est aussi le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin, que certains historiens considèrent comme la véritable fin de la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, l’événement libérateur de Berlin signifie bien la fin de la Guerre froide, qui a commencé à peine tu le fracas des armes, pour ne s’achever que dans celui de l’effondrement du mur.

Ce sont ces trois événements, liés par la logique de l’Histoire et le hasard du calendrier, que nous commémorons en 2019. Nous le faisons par une exposition temporaire gratuite : Art Liberty. From the Berlin Wall to Street Art (de juin à janvier); le 15 mars, par un colloque international – D’une Guerre froide à l’autre ? – que nous organisons périodiquement dans le cadre des Rendez-vous du Bastogne War Museum » ; et les 13-14-15 décembre, par le Nuts Week-End.

Les Rendez-vous du Bastogne War Museum

Le Bastogne War Museum est une institution dont le retentissement a franchi les frontières de la région, voire du royaume. Inscrit sur les lieux mêmes où se sont déroulés les événements dont il
conserve la mémoire, à la fois musée, mémorial, monument touristique et centre de recherche et de documentation, par ailleurs inséré dans un réseau de partenaires étrangers prestigieux, le BWM devient également un foyer de réflexion permanent.
C’est pourquoi, il a été décidé de créer un événement annuel : les Rendez-vous du Bastogne War Museum. Ils sont consacrés aux conflits contemporains dans leurs différents aspects – politiques,
militaires, sociaux, économiques, artistiques et littéraires.

Si l’objet principal du BWM est la Bataille des Ardennes, il entend élargir son champ d’action et, en association avec ses partenaires, inviter le public à réfléchir sur le phénomène de la guerre moderne en général.

Le Colloque

Les ruines de la Seconde Guerre mondiale sont encore fumantes que le monde s’installe pour un demi-siècle dans une « drôle de guerre » planétaire. C’est un conflit total. Les champions des
deux camps en présence, Etats-Unis et Union soviétique, s’affrontent sur l’ensemble du globe et de multiples fronts – idéologique, économique, scientifique, culturel –, en mobilisant sous leur bannière gouvernements, opinions publiques, élites et organisations de masse.
Ce conflit radicalement neuf, sans exemple dans l’histoire, est l’expression d’un ordre international lui aussi inédit. A l’équilibre des puissances qui fondait l’ordre international depuis l’émergence de l’Etat moderne européen voici un demi-millénaire, l’émergence, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, de deux superpuissances sans rivales, a substitué un ordre bipolaire garanti de fait, sinon en droit, par l’équilibre de la terreur nucléaire. C’est, en effet, le feu nucléaire qui interdisait aux chefs de file d’échauffer la guerre froide, laissant à leurs protégés le soin de se battre sur des champs de bataille locaux (Proche-Orient), voire y participant eux-mêmes à l’occasion (Corée, Vietnam, Afghanistan), mais n’allant jamais jusqu’à la confrontation militaire directe. Raymond Aron a défini d’une formule célèbre le dilemme de la guerre froide : « Guerre impossible, paix improbable ».

L’ordre bipolaire s’est effondré avec la disparition du pôle soviétique et la guerre froide s’est achevée faute d’adversaire. Pour une petite décennie, le monde est devenu unipolaire – une grande nouveauté aussi, au moins depuis l’apogée de l’Empire romain. Mais l’illusion de la victoire par K.O. emportée par les Etats-Unis et leur camp s’est vite dissipée, et l’ordre unipolaire lui-même a été remplacé par… par quoi ? Difficile à dire. En effet, plutôt qu’à un « ordre », c’est-à-dire un système normatif fondé sur des rapports de force visibles et un ensemble de règles plus ou moins clairement définies, on a assisté à l’émergence d’une sorte d’anomie internationale, où un certain nombre de puissances aux alliances instables se trouvent en constante compétition sur des théâtres d’opération rendus volatiles par l’éclatement des cadres étatiques et régionaux mis en place par les empires défunts.
C’est dans ces rivalités que certains observateurs identifient les caractéristiques d’une nouvelle guerre froide. Une Russie derechef impériale et qui se définit par opposition aux Etats-Unis et à l’Occident, y compris sur le plan des « valeurs » ; une Amérique en retrait mais toujours la première puissance économique et militaire de la planète ; une Chine en pleine ascension qui désormais menace la prépondérance américaine – tels en seraient les principaux protagonistes. D’autres contestent cette désignation, les affrontements contemporains ne leur paraissant pas relever d’un concept à leurs yeux daté, et par conséquent sans pertinence.

Que faut-il en penser ?

Le 3e Colloque des Rendez-vous d’Histoire de Bastogne est consacré à cette question. Sans prétendre la résoudre, bien entendu. Mais la confusion mentale qui est la nôtre, caractéristique des périodes de transition où un ordre s’achève avant qu’un autre s’y substitue, nous oblige à tenter au moins de poser quelques jalons d’une nécessaire réflexion. Trente ans après la chute du Mur de Berlin, événement symbolique de la fin de la « vraie » guerre froide, nous pensons que le moment est venu.

Retrouvez toutes les informations sur cet événement sur la page Facebook du Bastogne War Museum !

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