Le Tiger de Jemappes

Le Tiger de Jemappes

Début septembre 1944, un Tiger II du schwere SS -Panzer-Abteilung.101, l’unité du célèbre Michael WITTMANN, est abandonné dans la poche de Mons…

Jemappes est un bourg ouvrier, sur la route nationale de Valenciennes à Bruxelles, aux portes de Mons. La route nationale est un axe stratégique pour les troupes allemandes qui battent en retraite depuis la Normandie et le nord de la France. Pour les Allemands, Mons est un carrefour important à partir duquel leurs forces peuvent rejoindre la Meuse par Charleroi et Namur ou
le canal Albert et les Pays-Bas par Bruxelles. Ce samedi 2 septembre 1944, les Jemappois attendent avec impatience l’arrivée des libérateurs que l’on espère proches. Les Américains de la 3rd Armored Division remontent en effet plein nord à travers l’Aisne, Le Tiger de Jemappes vers Mons qu’ils ont pour mission d’occuper pour couper la retraite aux Allemands. La veille au soir, la pointe de la division (Task Force Lovelady) se trouvait entre Avesnes et Maroilles (dans la forêt de Mormal), le gros de la division dans la région de Hirson. Cette Task Force Lovelady entrera en Belgique dans l’après-midi de ce samedi et atteindra Jemappes en fin de journée, mais nous en reparlerons plus loin.

Dès la matinée, l’aviation alliée attaque les colonnes allemandes en retraite sur la nationale, et notamment du côté de l’avenue Maréchal Foch. C’est un carnage de véhicules en feu et de charroi hippomobile décimé ! Le ton est donné ! Enhardis par l’approche des Américains, les deux groupes de résistance locaux passent à l’action. Des camions allemands sont attaqués et incendiés sur la grand-route. Si la nuit est plus calme, de nombreux affrontements entre résistants et soldats allemands reprendront de plus belle le dimanche 3 septembre. Pire ! Plusieurs rafles et exécutions sommaires seront perpétrées par des groupes de fuyards déterminés.

Un Tiger avenue Maréchal Foch !

C’est dans ce contexte chaotique que le Tiger 113 arrive à Jemappes, dans l’après-midi du 2 septembre. Officiellement, le Panzer est abandonné avenue Maréchal Foch, en panne d’essence, mais aurait également « appuyé un nid de résistance » et « passé la nuit à tirer ».

Plusieurs photos du Tiger et de ses environs immédiats ont été prises en ces jours de libération. Elles ont toutes en commun l’absence totale de soldats, allemands comme américains ! Sur plusieurs clichés, l’avenue est même relativement déserte et seule une poignée de civils, visibles, tournent autour du blindé, voire commencent à l’escalader. L’absence de soldats permettrait de situer chronologiquement ces photos entre la fuite des Allemands, dans la matinée du 3 septembre, et le nettoyage des environs par les Américains les 3 et 4 septembre.

[…]

Daniel Ruelens

Retrouvez la suite de cet article dans le numéro 1 de 1944 Bastogne, à la veille du choc. 

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