La brigade Piron : l'attente avant la Normandie

La brigade Piron : l’attente avant la Normandie

La brigade Piron est postée en Angleterre lorsque le débarquement est annoncé.

L’événement est perçu avec un sentiment très partagé par tous. « Arriva le 6 juin 1944, jour fantastique s’il en fut, pour les millions de gens à travers toute l’Europe occupée, et les milliers de soldats en attente sur cette île qui leur avait servi de base pendant tant d’années ! Vers les huit heures du matin, la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Le débarquement avait commencé sur les plages de Normandie ! À cette nouvelle, l’émotion fut grande parmi nous. Cependant que les purs, les vrais, qui n’attendaient que d’en découdre avec les Allemands, s’écriaient avec indignation : “Comment ! Ils ont débarqué en Normandie, et nous ne sommes pas là, c’est un scandale !” »

Prêts à mourir pour la revanche

Qu’on ne se trompe pas, ces hommes ne bluffaient pas. Il y avait parmi la brigade des dizaines de soldats prêts à mourir sans hésiter devant l’armée allemande pour la revanche qu’ils attendaient depuis si longtemps, et qui, à partir du moment où nous mettions pied sur le sol de Normandie, devaient, par leur héroïsme et souvent leur mort, prouver qu’ils étaient loin du bluff.
« Quoique la bravoure et l’héroïsme de quelques-uns, malgré toute l’admiration que nous éprouvions à leur égard, ne suffisent pas pour gagner une guerre ! Il faut que l’infanterie tout entière, avec ensemble, cohésion et discipline, avance et ouvre le chemin aux victoires, et dans cette infanterie, mélangée aux héros, se trouve la grande masse, qui, elle, fait son possible pour ne pas être trop dépassée, et dans laquelle, subitement, au hasard des chemins, l’un ou l’autre témoigne, tout d’un coup, d’un acte d’héroïsme, comme j’ai pu le constater quelquefois.
Cependant, une bonne partie de la brigade, dont j’étais, se disait que s’ils n’ont pas voulu de nous maintenant, c’est qu’ils ont leurs raisons, il sera toujours assez tôt de rejoindre le casse-pipe. À partir de cette date, nous suivions avec passion, comme toute l’Europe d’ailleurs, la situation en Normandie. Petit à petit, nous réalisions que cela serait beaucoup plus difficile que prévu. Les jours passaient, les jours passaient, et nous étions toujours là. Quelques-uns parmi les purs nous disaient quelquefois avec un sourire amer : “Je crois que l’on garde la brigade pour le défilé de la victoire”. À ces paroles, nous nous regardions d’un air qui voulait en dire long. »1

Mais le 7 août, les hommes arrivent au large du port artificiel d’Arromanches et de la plage de Courseulles. La Normandie, enfin !

Le livre

Hugues Wenkin nous entraîne sur les traces de la fameuse brigade belge pendant la campagne de Normandie. Cet opus analyse les rouages tactiques de l’unité et son adaptation à la guerre moderne pendant la dernière phase de la bataille dans le bocage normand. Les embuscades d’une armée allemande toujours plus rusée, combattant dos à la Seine pour survivre, vont endeuiller la magnifique victoire des Belges. Toujours en pointe, ils vont libérer toute la côte Fleurie : Villers-sur-Mer, Cabourg, Trouville, Deauville, Honfleur, Foulbec… C’est leurs traces indélébiles que nous vous convions à suivre au travers des pages de ce volume.

Sur les traces de la brigade Piron en Normandie d’Hugues Wenkin est disponible en librairie et sur notre e-shop.

©photo : CHD Evere.