En cinq livraisons, le mook 1944 a déjà conquis son public
Une interview d’Olivier Weyrich par Jean-Michel Bodelet
C’était un pari. Lancer un nouveau format, un hybride entre le magazine et le livre. Défi relevé par l’éditeur chestrolais Olivier Weyrich.
Le mook 1944, cinquième du nom, est sorti de presse il y a quelques semaines (voir par ailleurs). Le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’en 5 sorties, ce format a rapidement conquis son public. Rien n’était pourtant gagné d’avance. Car si le mook, combinant le magazine et le livre – d’où son nom : contraction de magazine et de book – est fort prisé chez les Anglosaxons, il n’en est pas de même chez nous. Un succès qui a de quoi réjouir son éditeur, le Chestrolais Olivier Weyrich : « L’accueil a été bon, voire très bon. Certes, le confinement tasse un peu ce succès, mais la courbe des ventes est bonne. Nous vendons plus de 5 ooo exemplaires à chaque fois, certains numéros dépassant ce chiffre, confie-t-il, notant au passage que cela dépasse les espérances du départ. Cela nous surprend positivement ».
Ligne éditoriale
La Seconde Guerre mondiale, le débarquement et la Bataille des Ardennes semblent donc toujours aussi vendeurs. Mais il serait réducteur de ne voir que le sujet central du mook 1944 dans un tel succès. I’éditeur analyse : « Nous avons une réelle approche éditoriale. Nous retournons vers un sujet que nous croyons connaître. Grâce notamment à internet, nous pouvons allers vers les sources issues des belligérants. Le retour sur le terrain est aussi important. À titre personnel, je n’ai jamais vu autant de trous de fusiliers que depuis les derniers mois, lorsque j’accompagne les auteurs ». Olivier Weyrich pointe également le recul de mise dans l’analyse de ces événements historiques : « Avec le recul, on découvre parfois une autre vérité. Nous ne sommes plus dans la glorification des libérateurs qui était de mise directement a près les événements. On se rapproche de l’objectivité. Pour prendre une image, on colorise un film noir et blanc ».
« Se réinventer »
Ajoutez à cela une belle iconographie, des chroniques et des sujets qui ne pourraient faire l’objet d’un livre et vous avez la recette gagnante du mook. Olivier Weyrich pointe également le rôle des lecteurs : « Il est toujours nécessaire d e se réinventer. Le public a envie de nouvelles choses, de découvertes, d e nouveaux formats. Le concept plaît et derrière ce succès, je souligne encore le travail de nos collaborateurs qui revisitent la bataille ». Certes, notre interlocuteur ne le dément pas : certains retours face à des analyses ne sont pas forcément positifs : « Oui, nous avons des retours dans tous les sens. Et il y a plus de positif que de négatif dans ceux-ci ». Preuve en est, cette recette éditoriale est maintenant déclinée pour des thèmes comme le vélo et Mars. Et ce, toujours chez Weyrich.
Patton en vedette de ce 5e mook
Une photo centrale, et en couleurs, en couverture de ce 5e mook : celle du général Patton. Et un titre : « Patton. Mis au pas à Bastogne ». Telle une mécanique bien rodée, ce sujet occupe une place centrale dans cette livraison. Mais de nombreux autres articles intéresseront un large public. On évoque ainsi un thème parfois mis sous le boisseau, celui des crimes de guerre américains. Sur le plan technique, on part à découverte des Tigres II à Bastogne. Le baptême du feu de la IIe division blindée US est également passée au crible, tout comme les mouvements de la 1.SS-panzer- division. On découvrira aussi les rubriques habituelles, comme celle liée aux sorties dans le monde de l’édition. Au gré de près de 210 pages, le lecteur découvrira des contributions de Jean-Paul Marthoz, Jacques Wiacek, Philippe Carrozza, Daniel Ruelens, Clément Tahir, Frank Rockenbrod, Hugues Wenkin, Christian Dujardin, Louis Eloy et Guy Pierrard.
Jean-Michel Bodelet dans L’Avenir de Luxembourg, 19/01/21
Le numéro 5 du Mook 1944 est disponible en librairies et sur notre E-shop :
